On s’explique!

Pourquoi “antidéveloppement”?

Car la lutte de résistance au développement est un front incontournable dans une guerre sociale pour la libération totale. Les auteur(e)s de ce blogue sont loin d’être les premiers-ères à en avoir pris conscience.

Comme le front du développement (sous toutes ses formes) est devenu un cheval de bataille crucial à la restitution et au maintient du même vieux système d’exploitation, qui détruit et abuse de vies sous toutes leurs formes, anéantissant biodiversité et diversité humaine sur son passage, toute praxis révolutionnaire ou libertaire ne peut se permettre d’ignorer, ou même de sous-estimer l’importance de se battre sur ce même front, là où se déroulent les plus  grands jeux de pouvoir des parasites mondiaux qui font dans l’or, le pétrole, les drogues dures et la traite d’humains. Il ne s’agit plus seulement de saboter des machines à textile, de virer les patrons et autogérer les usines, même de foutre le feu et le chaos dans les rues de la ville-usine, il faut aussi s’en prendre à tout ce qui lui donne du sang et de l’air pour se développer encore plus loin, toujours plus loin…

N’est-ce encore qu’une autre lutte à cause unique, qu’une perspective unidimensionelle compartimentée, issue de la hachette du politique? Qu’un autre chariot pour porter des revendications réformistes? Encore mieux… des anarcho-primitivistes?

Non, non et non. Ce blogue n’est et ne cherche pas à se réfugier dans des crédos et autres causes prêtes à porter, comme il ne fait la promotion d’aucune tactique de luttes en particulier, même si les auteur(e)s ont tendance à détester la pseudo-lutte faite de spectacle, de fétichisme, d’auto-victimisation et -pire- de collaboration submissive avec les oppresseurs/exploiteurs (vers quoi le réformisme libéral amène toujours dangereusement). C’est pour cela, et aussi à cause de leurs expérience de la vie réelle, que les auteur(e)s ont aussi appris(es) à honnir la majeure partie de la “Gauche” politique, surtout pour son sectarisme pourri et inhumain, tout autant que la dite “Droite” pour son conformisme binaire, aseptisé, aliéné, comme aliénant. Or nous rejetons des solutions offertes à Gauche comme à Droite, qui sont les deux ailes de l’aigle de l’Empire.

La véritable défaite n’est pas quand on se fait vaincre par l’ennemi, mais commence quand on cesse de s’affimer envers et contre tout, d’aller selon ses propres inspirations, sentiments et raisonnements, et qu’on choisit de ne pas se soulever contre ce qui nous révolte ou nous semble injuste.

La vie est une lutte, et ne pas se défendre, ou ne pas contre-attaquer, c’est de donner toute la victoire au camp ennemi, dès le départ. Même s’il y a des moments pour attaquer, d’autres pour se défendre et d’autres pour fuir, c’est d’une offensive qui nous manque le plus, surtout en ces temps de Terreur et d’Austérité. La résistance passive, la défensive, le repli ne font que nous rendre plus faibles et inaptes sur le long terme, alors que l’attaque multiplie nos forces, surtout quand on attaque le Pouvoir, ainsi que tout les mécanismes dont il dépend. Et nous sommes persuadé(e)s que la machine du développement est son mécanisme le plus sensible, autant en terme de fragilité que de vitalité.

La société -celle produite et reproduite par la civilisation capitaliste techno-industrielle, celle dont la majorité de nous sommes les produits- est fondée sur une guerre permanente (le conflit de classes), ainsi qu’une relation de collaboration avec un système de despotisme et d’exploitation, qui nous rend complices avec les crimes commis par l’ordre établi et ses défenseur. Où le conformisme, la répression, la corruption nous avilit toujours plus, au point de faire de nous des monstres. C’est de notre complicité quotidienne que l’establishment tire son plus grand pouvoir, et non d’une certaine “Toute Puissance” mythique, millénaire, contre laquelle personne ne peut rien faire. De qui ou quoi est fait le clan des Parasites mondiaux, qu’ils soit des lézards de façon figurative ou réelle, ça nous importe peu, car ils ne sont rien sans l’assujettisement de la “masse”.

Nous supportons et appellons au support de tout(e)s celles et ceux qui s’opposent à ce jeu, contre le jeu imaginaire, schizophrénique, de leur société; contre ce qui permet de la faire fonctionner et surtout lui permet de continuer d’envahir le vivant et d’y imposer son règne morbide.