Le développement: cible de choix pour un avenir meilleur! – Parte 2

Détruire le développement. Pas seulement pour la survie des écosystèmes et de tout ce qui y vit, mais pour la Vie elle-même, autant la nôtre que celle des autres, et des générations futures. Aussi et surtout dans le but de déclencher un changement radical dans notre rapport à la nature sur le long terme.

La BANLIEUE est un fléau que cette civilisation s’est prouvée comme incapable de contrôler ou d’isoler, car il en vient à envahir les deux zones délimitant le vide d’où il est né: la Ville et la “campagne” (le milieu rural). C’est la pourriture de son cadavre, qui saute aux yeux partout où sévit la société. En ville, ce sont les condos bourgeois qui envahissent et tuent toute vie sociale, emmenant avec eux toute la flicaille paramilitaire oppressante et une culture fondée sur le pétrole; à la campagne, ce sont ces développements par “grappes” qui se multiplient partout où la nature est assez belle pour être colonisée, et graduellement détruite. Dans tous les cas, la banlieue est un cancer cybernétique que beaucoup aimeraient voir disparaître, mais qu’autant finissent par défendre, contradictoirement. Et si vous n’avez pas réalisé toute l’intensité et l’étendue de ce cataclysme c’est parce que, à la différence des autres cataclysmes subits et imprévisibles, celui -ci en est un qui est graduel et répétitif. Il s’étale dans le temps, et surtout dans l’espace. Mais ne vous méprenez pas, il est bel et bien réel. Il est une apocalypse qu’aucune religion n’a su prédire.

C’est pourtant devenu la vision dominante, celle qui a supplanté le libéralisme et le populisme de temps maintenant immémoriaux. Toutes les démocraties l’imposent par la force, maintenant, alors que tous ses défenseurs -des hippies aux flics, des jeunes punks aux gens d’affaires, des citoyens-moutons aux truands sur le speed- se rallient autour d’une banlieue qu’ils détestent tous, pourtant. Ils essaient de la fuir, chacun-nes à leur façon, selon tous les moyens que la société de consommation offre à eux. Car c’est une culture glorifiant la Mort. Fondée, paradoxalement, sur une peur de la mort. C’est pourquoi une banlieue, vue du ciel, donne l’aspect d’un cimetière… elle est un tombeau collectif que les esclaves de la société marchande se créent, et tirent le monde entier dedans avec eux. Leur “culture”, c’est la culture de l’abîme.

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“Your Flowers Don’t Bloom… Never Bloom”

Car toute vie qui ne va pas avec son absence de vie est anéantie, froidement, mécaniquement, socio-sanitairement, comme un empire conquiert par la guerre et commettra des épurations ethniques contre les peuples insoumis. Que ce soit une plante qui pousse à travers une fissure de trottoir, un chien en liberté ou un édifice abandonné tout doit être verrouillé, ou éradiqué. Un vaste marais, qui regorge de centaines d’espèces de végétaux, de bactéries, d’insectes et d’oiseaux nécessaires à l’équilibre naturel dans les forêts et prairies environnantes, devra être détruit, rasé, enterré et asphalté pour faire place à un Wal Mart, une douzaine de pharmacies, un super-méga-complexe cinématographique qui ne serviront tous qu’à répondre aux pulsions mercantiles morbides des consommateurs qui s’emmerdent tant dans leur banlieue, qui a été bâtie elle aussi sur la destruction d’un autre marécage, d’une prairie ou d’une forêt des environs.

Ce mode de développement horizontal va même à l’encontre de l’histoire, car les sociétés humaines se sont toujours développées autour de centres urbains qui favorisent un équilibre entre les zones civilisées et le “dehors” de la Nature. Il est, littéralement “contre-nature”, et inhumain, les humains s’aggrégant dans leur monde, dans leur folie sociale, et laissent tranquille ce qui est étranger à eux, autour.

Tout cela, simplement parce que pour les capitalistes, les affaires des “autres”, ce sont les LEURS. Pas plus compliqué. C’est pour cela qu’ils dessinent et redessinent la terre, pour la diviser et s’en approprier, même si le moins endoctriné des esprits réalisera que tout ceci n’est qu’illusion… que la propriété terrienne n’est rien d’autre que du VOL systématique, supporté par les institutions de l’empire (l’Église, la monarchie, l’État constitutionnel et maintenant les corporations supportées par ceux-ci).

Surtout que de toute façon de tirer profit de la machine du développement est un support à ce système de banditisme légal. En travaillant dans la construction, percevant un loyer, en vandant ou achetant un terrain, en travaillant ou investissant dans l’immobilier, et surtout en faisant du capital là-dessus, nous sommes tous-tes complices, à des niveaux différents, dans cette entreprise d’invasion. Et à l’inverse toute perturbation ou destruction du développement, sous une forme ou une autre, est un geste de résistance face à ce système de banditisme légal. D’en faire une campagne, une stratégie, une praxis, ça en fait une lutte.

Toute construction d’un monde meilleur ne peut se faire sans destruction… comme toute église ne s’est bâtie sans la destruction d’anciens temples.

(soumis par un membre)

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