Le développement: cible de choix pour un avenir meilleur!

Un modèle de développement économique en région!

Le Québec, le Canada, l’Amérique continuent d’être des couvertures pour la plus importante opération de colonisation de l’Histoire. Le développement horizontal, ou suburbain, est un des pires fléaux environnementaux, à côté des monocultures, de l’industrie biochimique/nucléaire et de l’industrie de transformation de ressources naturelles, qui sont les seules raisons pourquoi nos colonies se sont développées.

Le besoin continuel d’expansion (de progrès, de croissance), c’est la seule chose qui  permette de faire perdurer l’impérialisme, en sous-entendant que ce “besoin” est principalement celui de la classe qui tire profit de l’empire. C’est pourquoi qu’au-delà de cette nécessité, l’idée du développement manquera toujours de substance, de “raison d’être”. Elle sera alors appuyée par le nationalisme (ou internationalisme), la foi religieuse (ou en l’État), les valeurs conservatrices (ou libérales) et autres crédos abstraits comme la prospérité et l’humanitarisme; afin de donner une rationalité généraliste, inclusive, à une invasion qui n’en a pas. Un grande illusion unificatrice. Qui n’est là, à la base, que pour générer des profits pour les gros parasites, et des dividendes pour les sous-parasites qui s’accrochent à eux. L’accumulation de profit est le moteur de la croissance, et ça, même le plus baratineur des économistes va vous l’admettre. L’accumulation et l’expansion sont deux variables mutuellement dépendantes dans l’industrie capitaliste, de la même manière que l’inspiration et l’expiration pour le sytème cardio-vasculaire.

C’est pour cela que le développement (immobilier, industriel, humanitaire, démocratique-spectaculaire, techno-scientifique) est devenu le chantier de guerre principal au capitalisme, son front le plus sensible, et étrangement le plus vulnérable…

L’expansion (aussi appelée “croissance” ou “progrès”) est sa mécanique centrale. Mécanique qui semble abstraite, mais qui est en fait dépendante de dispositifs bien concrets: ce sont les instruments qui lui permettent de faire sa propre propagande, de s’installer, de formatter le terrain et d’y bâtir ses infrastructures, à d’autre niveaux d’expansion ultérieurs. Ces dispositifs sont multiples, et directement rattachés à une forme quelconque de spécialisation du développement (immobilier, touristique, minier, pétrolier, etc), mais il va de soi que le plus important sont les flux d’échange et d’approvisionnement qui sont les supports inévitables de l’expansion. Les flux sont aussi le résultat des flots de capitaux investis dans les moyens de production, qui servent à en tirer un profit par la suite.

Les flux énergétiques par-dessus tout, même avant les routes, canaux de communication, voies maritimes ou aériennes de toutes sortes. Car pas de circulation de vecteurs d’énergie, comme l’eau, l’électricité et les combustibles, pas de possibilité d’industrie.

Si les chantiers d’extraction de sables bitumineux ou les barrages hydroélectriques peuvent sembler autosuffisants, ils dépendent essentiellement de ressources externes inévitables; la main d’oeuvre, principalement, qui est importée de régions plus développées (sauf pour les autochtones, nous sommes tous-tes ici des “importés-es”).

N’ayant toujours pas été remplacée par des robots (du moins pour les tâches primaires), la main d’oeuvre demeure la ressource essentielle à l’industrie. Et étant donné qu’aucun ouvrier ne puisse se satisfaire dans les containers-maisons ou blocs appartements-prisons à sécurité minimum que les chantiers leur offrent, de nos jours, en guise d’habitat -de très, très mauvaises farces sur leur condition de marchandise humaine- la main-d’oeuvre sentira toujours un besoin croissant d’améliorer ses conditions de vie matérielles, en ayant notamment sa maison de plastique insipide sur un carré de terre formaté, son cinéma-maison, deux voitures et sa-son domestique/progéniteur-trice/partenaire sexuel. Le rêve Américain. Sans parler de tout le spectaculaire qui ajoute l’attrait romantique, idéaliste ou évasionniste dans toute cette sordide mécanique quotidienne, du spectacle-marchandise (cinéma, porno, jeux vidéo) aux drogues dures, en passant par la non-vie virtuelle à deux dimensions que vous regardez présentement.  Surtout dans ce domaine, l’industrie est devenue excessivement efficace. Telle va la mécanique du développement.

Et il est inutile de chercher un centre de l’empire, une ville, un QG ou un parlement à assiéger, pour le faire tomber d’en haut ou bien de l’intérieur. Car le caractère de cet empire, cybernétique, est qu’il N’A PLUS DE CENTRE physique. Sa civilisation a littéralement perdu son coeur, autant sur le plan social, moral que géopolitique. Il dépend d’une multitude de pôles, de plaques tournantes, de condensateurs d’énergie qui permettent la recirculation des capitaux et leur multiplication dans une région donnée. Il dépend aussi, et non moins, d’un processus de maintient et de renforcement des normes par l’industrie du spectacle et sa manipulation des symboles.

Car complètement pourri de l’intérieur, l’empire est devenu ex-centrique, or dépendant non d’un noyau central mais d’une coquille, devenue la seule structure prolongeant son existence. Ses quartiers généraux sont éparpillés à travers le monde, et il est théoriquement impossible de trouver un pouvoir unifié dans toute cette toile. C’est l’oligarchie capitaliste, qui partage les pouvoirs et les richesses, plutôt que de les concentrer dans une seule lignée royale. Sa mondialisation rend la toile encore plus complexe. Même de prouver une célèbre théorie du complot globaliste en amènerait à illustrer un réseau social qui s’étend à travers le globe, pour qui un siège ou bureau central unique devient plus un encombrement impertinent qu’un noyau nécessaire au pouvoir. Du moins tant que l’empire demeurera sans visage -sans empereur mondial, ou autre figure centrale- ni siège du pouvoir, il ne tiendra surtout que de sa carapace externe.

C’est pourquoi son système n’arrive pas à fonctionner en-dehors du spectacle et de sa marchandise. Qu’un oeuf de Pâque, plus ou moins. Il ne suffirait que de casser sa carapace de soutient externe pour le faire tomber.

Détruire le développement consiste à s’attaquer avant tout à son spectacle… à tout ce qui est présent ou en cours de l’être, qui promovoit l’impression de sûreté et de profitabilité. Mais ça n’enlève pas à l’importance d’attaquer ses infrastructures plus concrètes quand les circonstance le permettent. Considérons que le terme de “développement durable” n’est pas aussi hypocrite qu’on le puisse le croire… il est en fait exactement représentatif de son enjeu. Car s’ils veulent le rendre toujours plus durable, c’est qu’il est, en réalité, d’une faiblesse ahurissante. D’où le besoin constant de rassurer les investisseurs avec une batterie de subterfuges, et même de les faire rêver à la chaîne.

C’est ce que beaucoup de marxistes contemporains n’ont su voir jusqu’à maintenant: étant que le système capitaliste ne survit apparemment que par sa logique d’expansion, et par conséquent le meilleur lieu où l’attaquer, désormais, c’est sur le front de son invasion spatiale et temporelle…

Le développement, dans son intégralité, dans la forme aberrante que l’Histoire a fini par lui donner, notamment en la banlieue, doit être brisé à tout prix. Le temps est venu de l’arrêter… De débrancher sa machine de support respiratoire.

(soumis par C.)

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