Contre l’État et les Conseils de bande ligués pour le Plan Nord, où est l’opposition???

de Montreal Mediacoop

NéEs au Québec, blancHEs et franchophones, nous sommes liéES par un cordon ombilical à l’État du Québec.  Nous sommes en identification à cet État.  Notre identité sociale et individuelle est construite en lien avec les vues de l’État.  Nous pouvons chialer contre le gouvernement, mais sans trop souvent nous opposer à cet État dans son ensemble.  En ce sens, la recherche d’une meilleure gouvernance de cet État et la fructification de son profit semblent trop souvent l’horizon de la contestation concernant le Plan Nord, de l’opposition officielle à l’opposition gauchiste : du PQ à Pour que le Québec ait meilleure mine, de Québec solidaire aux Richard Desjardins de cette « province ».

En ce sens, une bonne partie des discours publics critiques du Plan Nord sont généralement basés sur la plus ou moins bonne qualité de la gouvernance de l’État du Québec et sur les redevances.

CertainEs expriment un certain souci pour la protection de la terre et de sa biodiversité ainsi que pour le respect des communautés autochtones (souvent faussement vues comme étant équivalentes à leurs conseils de bande), mais trop souvent l’opposition se centralise dans son contenu sur la défense de l’État du Québec et du ”bien public”, c’est-à-dire étatisé (au fédéral, au provincial, au municipal…), contre les corporations et spécialement les multinationales ainsi que les transnationales. Comme s’il n’y avait de destructeur et de méchant agenda du capitalisme globalisé que dans les entreprises, que des fois l’État les servait et des fois pas.

Pourtant, l’État contre la globalisation, ça n’existe pas vraiment. Il n’y a que des États construits dans le processus capitaliste, colonial et patriarcal, global. Certes, les luttes amènent parfois l’État à mettre des freins au ”développement”, c’est dire le processus en tant que tel ci-haut mentionné, mais jamais au ”développement”. Celui-ci guide l’État.

Il n’y a pas d’opposition ferme entre l’État fédéral et l’État québécois là-dessus. Il n’y a plutôt que complémentarité. La bataille entre les États pour plus de pouvoirs en devient profondément superficielle.

L’État est un instrument de la domination et de l’exploitation dans le processus de conquête continue de la civilisation occidentale. Il n’en est pas l’opposant.

C’est l’État du Canada qui a mis sur pied les conseils de bande pour ”l’administration des affaires autochtones”. Ces conseils de bande sont aussi des instruments du développement colonial qui d’un côté prétendent défendre les ”affaires autochtones” et de l’autre continuent à se situer à l’intérieur du processus colonial et à essayer d’en tirer profit. Ce sont des répliques des États qui demeurent sous leur tutelle officielle (comme l’odieuse mise sous tutelle du conseil de bande d’Attawapiskat par le gouvernement Harper) ou non-officielle, dans le sens qu’ils sont assujettis aux États. Leur idéologie parfois d”’autodétermination” n’est que de surface, car, aux fondements mêmes, ceux-ci s’exercent sous le contrôle direct et/ou indirect des États. La véritable souveraineté indigène s’opère dans les luttes radicales des indigènes contre le capitalisme et le colonialisme, contre les États et, la plupart du temps, contre leurs répliques autochtones. C’est entre autres ce que nous avons appris et apprenons des Warriors indigènes.

Dans le cadre du Plan Nord, la plupart des conseils de bande sont favorables au Plan et ceux qui s’opposent le font généralement comme une opposition pour en tirer profit et non pour l’arrêter comme Plan “d’assimilation”, comme le disait Arthur Picard d’Innu Power, et de destruction. Leur opposition est similaire à la grande majorité de la gauche ”québécoise” qui le fait au nom des redevances.

Qu’avons-nous à dire de la défense de la terre en tant que telle, de la biodiversité et du lien qui unit toutes les formes de vie ?

Quelle sera notre opposition pour la vie ?

Plus que jamais la civilisation occidentale et son ”développement”, États et conseils de bande inclus, démontrent leur volonté de détruire le vivant pour en tirer profit, en arrêterons-nous le cours ?

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