Une étincelle dans la nuit: la E.L.F. dans le sud de l’Ontario de 2005 à 2007

A translation from the text A Spark in the Dark: the E.L.F. in Southern Ontario…

“Il y a tant de beautés à voir dans ce monde. Une rivière sauvage déferler, ou une vieille forêt d’arbres roux. Mais dans une telle situation laide, terrible et sinistre, il n’y a rien d’aussi aimable qu’un développement en feu.”

– E.L.F., Communiqué pour un incendie contre un développement sur la route Summit Ridge, Guelph, 27 Juillet 2006

De quoi ça aurait l’air de voir les orignaux revenir dans le sud de l’Ontario? Pouvez-vous imaginer une meute de loups gris se réinstaller dans leur territoire et se nourrir des carcasses de chevreuils à la bouche de la rivière Don? Quelle serait la sensation de toucher les noisettiers et les gigantesques chênes de quatre mètres de large des forêts Caroliniennes autour du Lac Ontario d’il y a deux cent ans?  Imaginez une rivière crystalline, une forêt continue, un écosystème intacte. En Ontario du Sud, ce sont les mémoires de notre passé collectif. Comme la photo d’un amour perdu, nous perdons la perspective des contoursm, des nuances et puis éventuellement l’image, jusqu’à ce qu’un jour la mémoire soit disparue.

L’action de se souvenir, de savoir ce que nous avons perdu, et qu’il y a encore à perdre, est une lutte en elle-même. Bref, nous avons tout à gagner dans nous nous battons pour la terre. Nos vies en dépendent.

Il y a trois lettres qui tournent un acte de sabotage singulier en une redoutable attaque organisée contre les développements environnementalement destructeurs. Ces lettres sont E, L et F -un acronyme pour Earth Liberation Front. Quand ces lettres ont accompagné une station touristique de ski mise en feu à Vail, Colorado, un développement immobilier détruit en périphérie de Mexico City, ou un Zellers nouvellement construit à Guelph, Ontario, ça voulait dire une garantie de guerre contre les développeurs.

La E.L.F. a été fondée à Brighton, Angleterre en 1992, et déjà en 1994, ses actions furent répandues à travers le pays. En 2011, la E.L.F. avait attaqué des développements dans 17 pays, avec une majorité des actions se déroulant en Amérique du Nord. Le but principal des actions de la Earth Liberation Front est de causer des dommages économiques suffisants pour enlever la motivation au profit à des corporations qui détruisent l’environnement.

En 2001, la Earth Liberation Front a été désignée comme «L’organisation terroriste numéro un en Amérique” par le FBI, malgré n’avoir jamais blessé qui que ce soit à travers leurs actes de sabotage. La E.L.F. du sud de l’Ontario fut active de 2005 à 2007, avec la majorité des actions revendiquées par le groupe de Guelph. Le premier incendie par la E.L.F. d’un Zellers sur la rue Stone en 2005 a marqué une nouvelle ère de sabotage anti-corporatif et anti-gouvernemental à Guelph. En 2005 et 2006 il y a eu environ 14 actions directes menées par la E.L.F. Entre 2005 et 2010 il y a eu plus de cinquante attaques dans la région du sud de l’Ontario, qui ont ciblé de nouveaux développements, des équipements de construction, des banques, la police, l’armée, des politiciens et de grandes corporations, la plupart menées anonymement, ou par des gens qui se déclaraient anarchistes ou anti-autoritaires. L’étincelle du sabotage initié par la E.L.F. a changé le terrain de lutte pour la gauche radicale, les anarchistes et les environnementalistes alors qu’il sembla que la tactique de sabotage était employée par la multitude.

 Les origines du sabotage comme défense de la Terre

“L’homme blanc cherche à conquérir la nature, pour la plier à sa volonté et la gaspiller jusqu’à ce qu’elle ne soit plus là, et alors il ne fera que se déplacer ailleurs, laissant la dévastation derrière lui pour se trouver de nouveaux endroits à prendre. La race blance en entier n’est qu’un monstre qui a toujours faim, et ce qu’il mange, c’est la terre.”

-Chiksika à son frère Tecumseh, March 19, 1779

Le sabotage fut utilisé comme tactique de défense environnementale longtemps avant le premier incendie des mains de la E.L.F. à Guelph. Des cas de sabotages liés à l’environnement et la défense de la Terre datent d’aussi loin que les attaques des Diggers et la communalisation de propriétés privées en Angleterre en 1649. Il y eut les attaques anti-technologiques des Luddites contre des usines en Angleterre débutant en 1811, jaillissant de la mécanisation des fabriques et du chômage massif. Dans l’histoire plus contemporaine, le sabotage comme tactique était utilisé par le Animal Liberation Front et Earth Firt avant que le Earth Liberation Front prenne forme.

Il y eut aussi de nombreuses actions de défense territoriale par des Nations autochtones d’Amérique du Nord à l’encontre de l’étalement des colons, du développement et des génocides au cours des 500 ans de colonisation. Il y eut la «Crise d’Oka», qui partit de la défense d’une terre funéraire traditionnelle contre un développement de terrrain de golf en 1990, où des Nations autochtones d’à travers le Canada ont monté des barricades et coupé des lignes électriques pour mettre de la pression sur le gouvernement Fédéral pour retirer son siège militaire sur 50 Mohawks et leurs enfants. Les barricades de Grassy Narrows contre des camions chargés de troncs d’arbres à partir de 2002, et la réclamation en 2006 des Kanenhstaton de la terre de Six Nations contre un développeur immobilier, où des routes furent bloquées, des barricades en feu furent levées et une station génératrice d’électricité fut incendiée après des violences non-mandatées par la Police provinciale sur le site de la réclamation sont tous des exemples de recours au sabotage de la défense du territoire pour faire avancer une lutte. C’est une idée au-delà des cultures que des individus et communautés entières défendent leurs bases terrestres et résistent aux développements prédateurs.

L’anarchie verte s’enflamme

La destruction de tout est le commencement de quelque chose de nouveau / Votre nouveau monde est en feu et bientôt vous le serez aussi / Le sabotage nous libèrera, jetez une pierre dans la machine.

– “Refused”

Au tournant du millénaire, le “pic pétrolier” est devenu un concept bien répandu, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) donnait ses prévisions annuelles sur une extinction de masse rapide et violente à travers les dangers du réchauffement climatique. Kyoto a écoué et les seules solutions politiques offertes furent la collusion du gouvernement avec les développeurs impliqués, des sables bitumineux vers le bas. Une solution appropriée a été offerte par les radicaux: la résistance de masse au développement capitaliste et une tentative de défendre les cultures traditionnelles fondées sur la terre et de construire de nouvelles contre-cultures florissantes.
La publication Green Anarchy était le plus grand périodique anarchiste d’Amérique du Nord, avec une distribution 10 000 exemplaires à son apogée. Le discours politique anti-civilisation, le primitivisme, et l’anarchisme vert ont également été des positions politiques farouchement défendues et largement occupées dans divers milieux anti-autoritaires à travers le continent. Les anarchistes anti-civilisationnels prônent un retour à des modes de vie “non-civilisés” grâce à la désindustrialisation, l’abolition de la division ou spécialisation du travail, et l’abandon des technologies organisationnelles à grande échelle. La plupart des anarchistes s’opposent aux avancées technologiques capitalistes comme essentiellement exploiteures, dans leur extraction des ressources primaires à travers de la dégradation du travail et de l’environnement par le processus de production. Cette tendance a réencadré les débats dans les milieux anti-autoritaires, de l’exploitation humaine à l’exploitation de l’environnement.

La logique de la Earth Liberation Front

Les groupes écologiques dominants savent depuis longtemps que la marge de profit est la façon la plus efficace de mettre un frein aux pratiques immorales d’une corporation et ont initié des « campagnes de désinvestissement », et de « boycotts ». Il y a un dédain prononcé contre l’illégalité qui est partagé par une grande partie de la population, mais sûrement si nous savons que c’est ce qui affecte aussi à la base les pratiques du développement, le sabotage devrait être une tactique plus efficace et directe qu’une campagne de boycott médiatisée. Ça peut créer un spectacle sur les effets négatifs d’une corporation ou pratique corporative destructrice, car ça vise à arrêter immédiatement ou endommager économiquement la corporation impliquée dans de telles pratiques.

La montée du Earth Liberation Front Nord-Américain

“À mes amis et supporteurs qui ont contribué à faire du sens avec tous ces événements qui se sont déroulé si rapidement : Certaines cultures humaines ont mené une guerre contre la Terre depuis un millénaire. J’ai choisi de me battre du côté des ours, lions des montagnes, moufettes, chauves-souris, saguaros, roses de falaise et tout le reste du sauvage. Je suis la plus récente victime de cette guerre. Mais ce soir je m’évade de prison – je retour chez nous, à la Terre, à mon lieu d’origine. Bill, 12/21/05 (le solstice d’hiver)

– Note de suicide de William « Avalon » Rodgers, sous captivité de l’État

“Tu peux pas contrôler ce qui est sauvage!”

Entre 1996 et 1999 il y eut approximativement trente attaques de la E.L.F. aux États-Unis. Un feu de haut calibre a détruit le quartier général de la US Forest Industries, causant plsu d’un million de dollars de dommages. En Octobre 1998, un incendie majeur de la E.L.F. a sévit à Vail, Colorado, dans un projet d’expansion d’une station de ski, causant douze millions de dollars en dommages, selon les estimations. Le communiqué de cette action disait :

“Vail Inc est déjà la plus grosse opération de ski en Amérique du Nord et veut maintenant s’agradir encore plus. Les 19 km de routes et 3.58 km carrés de coupes à blanc vont ruiner le dernier et le meilleur habitat de lynx de l’état.  De placer les profits avant la vie faunique du Colorado ne sera pas toléré”

Le sabotage a continué au début des années 2000, centré sur les centres de recherche en pour les OGMs, édifices et véhicules gouvernementaux, lots de véhicules sports-utilitaires, développements de condos de luxe et un abattoir à chevaux. En décembre 2005, des agents gouvernementaux ont mené l’opération Backfire et fait inculper quatorze personnes d’une variété de crimes reliés à l’éco-sabotage dans le Nord de la côte Pacifique. Certains des accusés étaient inculpés avec des accusations alourdies par les léglislations antiterroristes et ont fait face à un emprisonnement à vie. Quatre des quatorze inculpés, Daniel McGowan, Jonathan Paul, Joyanna Zacher et Nathan Block, ont refusé de coopérer et ont reçu des peines de quatre à huit ans, a majeure partie dans ces cellulles d’isolation solitaire. William « Avalon » Rodgers s’est suicidé durant sa première nuit de détention le 21 décembre 2005.

D’autres membres notoires de la E.L.F. Emprisonnés sont Tre Arrow, condamné à 78 mois en prison pour deux incendies en 2001 et relâché en 2009; Marie Mason, condamnée à 22 ans pour treize incendies de en 1999-2000; Jeff Luers, condamné à 22 ans de prison pour des incendies sur trois camions et un lot de voitures en 2000, relâché en 2010; Eric McDavid, condamné à 22 ans en 2006 pour complot incendiaire contre le United States Forest Service et la Institute of Forest Genetics; et Rod Coronado, condamné pour plus de 10 ans dans plusieurs prisons Américaines pour son rôle dans la Animal Liberation Front et Earth Liberation Front. Rod Coronado, un autochtone Yaqui, a dédié sa vie à défendre l’environnement par le sabotage. Il a détruit plusieurs des fermes à fourrure du Nord-Ouest des États-Unis incluant la Western Wildlife Unit, coulé la moitié de la flotte de baleinières Islandaises et saboté d’innombrables expéditions et établissements d’expériences sur les animaux de Mountain Lion. Ces dernières années, Coranado a été réinstitutionalisé en prison pour plusieurs violations de sa probation. Une de ces violations a été de répondre à une question concernant des engins explosifs lors d’une conférence publique et l’autre de s’être «lié d’amitié» avec un activiste environnemental sur Facebook.

La  Earth Liberation Front du sud de l’Ontario

“Si tu le construis, on le détruis.”

– Communiqué de la ELF sur son attaque incendiaire contre un développement d’étalement urbain à Summit Ridge Road, Guelph, Juin 27th 2006.

En Juin 2005, un feu s’est allumé dans un Zellers nouvellement construit, causant plusieurs centaines de dollars en dommage. « E.L.F. » fut peint au jet sur la scène. Plus tard durant l’été : le sabotage de sept machines à construction dans un développement, suivi d’un vaste incendie au The Cutten Golf and Country Club en octobre. Entre l’été 2005 et l’été 2006 il y eu au moins quatorze actes de destruc

tion de propriété à Guelph et en Ontario du Sud.

Le 30 janvier 2006, la E.L.F. a brûlé un développement sur Gordon Street et Clairfield Road dans l’étalement au sud-est de Guelp

h. L’action était dédiée à la mémoire du libérateur de la Terre Will Rodgers. Dans le communiqué, ils ont déclaré : « Nous sommes en guerre, même si les images de la vie spectaculaire du quotidien nous font croire le contraire. Nous n’avons pas choisi ces conditions sociales nous-mêmes, nous ne pouvons choisir les  positions d’où nous combattons… Notre position est celle de combattants pris entre deux mondes; l’un que nous ne reconnaissons pas, et l’autre qui n’existe pas encore. »

Le 31 janvier. Le Guelph Mercury a publié un article de la porte-parole du CSRS (Centre de services de renseignements et de la sécurité), Barbara Campion. Elle a affirmé qu’il « semble y avoir une sorte d’attaque qui se déroule à Guelp… C’est une petite ville, et vous ne pourriez jamais croire que Guelph soit un nid d’activité radicale. » À travers le printemps et l’été 2006, il y eut au moins six autres sabotages de développements et de machines de construction à Guelph.

En juillet 2006, les attaques de la E.L.F. se répandent à Toronto, Brantford et London, Ontario. Au centre-ville de Toronto le 14 juillet 2006, un développement de condominium Citiplace condominium s’est vu infliger plus de 2 millions de dollars en dommages quand quelqu’un a mis du sable dans les réservoirs à essence et les filtres à air d’une douzaine d’équipement à excavation. À Brantford, du 17 au 19 juillet cinq projets d’étalement urbain   furent sabotés et revendiqués par la E.L.F. À Londres, du 21 au 24 Juillet, un Home Depot, concessionaire Toyota, et quatre sites de construction furent vandalisés. « Arrêtez de détruire la Terre » fut écrit en graisse sur une des machines. La dernière attaque contre le développement attribuée à la E.L.F. Au sud de l’Ontario eut lieu avec l’incendie d’un développement sub-urbain du site de construction de Reid’s Heritage Home le 3 août 2006. Le président de la compagnie a déclaré que le feu a causé 10 000 dollars en dommages.

Les attaques de la E.L.F. En 2005 et 2006 au sud de l’Ontario ont causé plusieurs millions de dollars en dommages à des corporations. Le sabotage a créé une controverse auprès du public à Guelph concernant l’étalement. Ça rencontra la condamnation de sa part, de toutes les sources de médias de masse, politiciens locaux, activistes de la gauche libérale et les corporations restèrent perturbées. Des vagues de sabotages politiquement fondés ont continué à Guelph, mis en pratique largement par des groupes anarchistes et anti-autoritaires. Malgré tout, le nom E.L.F. comme les attaques contre l’étalement urbain et les machines de construction se sont évaporé complètement.

Pourchasser une ombre

“On sait pas à qui nous avons affaire et c’est difficile d’avoir affaire à une ombre.“

– Conseiller municipal de Guelph Dan Moziar, 2006

Après enviroon 1300 actions, la Earth Liberation Front a en majeure partie cessé ses activités en Amérique du Nord. La présence décroissant de son organisation structurée par cellulles pourrait être attribuée à l’inculpation de plusieurs de ses membres, ou au déclin de l’anarchie verte au milieu des années 2000 en tant que philosophie et identité politique en faveur de l’insurrectionalisme. L’insurrectionalisme tente d’exploiter des tensions existantes dans la société afin de pousser vers une révolte sociale bien répandue. Même les porte-paroles les plus ardents de la E.L.F. ont exprimé un désir de se distancer des tactiques de la Earth Liberation Front. Dans une lettre de prison, Rod Coronado a écrit :

“Durant mes années passées j’ai défendu que le sabotage économique était une tactique appropriée pour notre époque. Comme tout stratège j’ai été aussi forcé de reconnaître que les temps ont changé et c’est maintenant ma croyance que les movements pour protéger la Terre et les animaux ont assez abouti pour maintenant considérer une approch qui ne compromet pas les objectis, mais accroît la probabilité de changement social véritable.” 

Au même moment de son arrestation, six ans après son implication dasn la Earth Liberation Front, Daniel McGowan travaillait pour une organisation appelée WomensLaw, qui aide des femmes dans des situations de violence intimes à naviguer à travers le système légal. Dans une lettre appelée Reflections on December 7th, écrite exactement deux ans après son arrestation initiale, Daniel a rendu son analyse de son rôle dans les actions de la Earth Liberation Front:

“Pour moi, les tactiques n’étaient pas la force guidant mes actions mais des moyens pour atteindre un but. En fait, l’utilisaton du feu m’a causé beaucoup d’anxiété et j’ai senti que c’était généralement utilisé avec peu de stratégie alors qu’on était pris dans notre propre course pour être plus « efficaces ». Ça a mené à la stratégie et aux idées d’être reléguées à l’arrière-plan du « pourquoi », qui est infiniment plus important que toute discussion sur ce nous allions faire. »

Les limites du sabotage de nuit sans la présence d’un mouvement de défense environnemental

D’avoir une cellule de la Earth Liberation Front active dans une petite ville d’activistes et d’anarchistes a eu un impact étrange sur le militantisme à Guelph. Les actions de la Earth Liberation Front n’ont jamais été connectées à un mouvement de défense environnementale plus large à Guelph et il est difficile d’imaginer que la E.L.F. ait déjà été supportée par un mouvement de masse. Le caractère dangereux et extrême des actions qui ont été menées ont fait que toute sorte de communication concernant le choix des cibles ou des tactiques semblait indésirable. Souvent, des actes majeurs de destruction de la propriété avaient soit le silence comme écho dans la communauté radicale, soit l’occasionnel « t’as entendu? Un autre dévelloppement a brûlé ». L’addition de la surveillance policière et les craintes de répression lourde des subversifs a causé un stress de bas niveau ressenti par plusieurs gens impliqués dans des réseaux radicaux.

D’un autre côté les activités de la Earth Liberation ont été acclamées par les anarchistes et anti-autoritaires de plusieurs villes, et plusieurs jeunes anarchistes ont visité ou déménagé à Guelph, sous le prétexte que Guelph avait un réel mouvement d’opposition au développement. Basé sur une demi-vérité, un mouvement d’éco-défense publique fut développé durant les années suivantes grâce aux labeurs de plusieurs gens de Guelph. Dans d’autres réseaux radicaux, les anti-autoritaires de Guelph eurent développé une réputation pour le sabotage. Lors d’une manifestation contre l’accord de libre échange Atlantica à Halifax en 2007, les anarchistes de la Côte Est ont suggéré que les anarchistes devraient la “guelpher”, soi-disant en tournant la manifestation en émeute.

Pour un radical de l’extérieur, il a semblé que Guelph était la ligne de front pour l’opposition radicale au développement. Ça a fait que les gens de l’extérieur sont venus se rassembler à Guelph pour former une opposition radicale énergique pour quelques années. La E.L.F. a été la marque d’une tension incomfortable pour plusieurs et a surtout existé en tant qu’organisation fictive dont les gens n’entendaient parler que dans les journaux ou les médias radicaux. Mais il y avait une reconnaissance de la part de tous les radicaux à Guelph que quelqu’un mettait ses libertés personnelles en danger grave pour défendre la terre de la violence banale des planificateurs et développeurs urbains.

Les sabotages de la E.L.F. ont marqué une nouvelle période de sabotage anti-autoritaire à Guelph, alors que durant trois ou quatre ans, l’action directe de sabotage était devenu un phénomène routinier dans la ville. C’est juste de dire que les actions de la E.L.F. Ont inspiré des tactiques de sabotage qui se sont observé plus tard à Guelph, alors qu’il y avait très peu d’antécédents de recours à ce genre de tactiques avant que n’apparaissent les campagnes de la E.L.F. Le problème fut qu’il ne pouvait y avoir de support du public pour la E.L.F., car qu’évidemment personne ne voulait s’associer publiquement à une organisation criminelle ciblée par les autorités.

Potentiel pour de lourdes peines d’emprisonnement

Attends pas d’en être rendu(e) à ce point…

Personne dans le sud de l’Ontario n’a été encore arrêté ou inculpé de sabotage dans des affaires relatives à la ELF. Les histoires du cas de l’incendie de la banque RBC à Ottawa le 18 mai 2010, et des peines d’emprisonnement d’éminents prisonniers de la ELF aux Etats-Unis ont été celles de gens laissés à purger des peines allant de quatre à vingt-cinq ans. Si quelqu’un serait condamné pour les actions de la ELF dans le sud de l’Ontario, ils pourraient faire face à une condamnation similaire, selon les circonstances des cas. La menace d’une peine de prison à long terme pourrait être épuisante sur une base individuelle. L’acte d’accusation et la condamnation de ses alliés dans la lutte a le potentiel de détruire des communautés radicales sous la pression, la perte, et la peur. Ou il peut les rassembler autour du support d’un camarade emprisonné. Peut-être aussi que personne ne se fera prendre pour ces actions. Nous devons nous demander si l’emprisonnement à long terme d’un camarade en valait les tactiques employées pour la défense de la Terre. Avec le recul, il est plus facile maintenant de peser l’efficacité des actions pour les luttes futures en tant qu’une des tactiques de notre boîte à outils.

Impact sur le développement

Un des principaux objectifs du Front de Libération de la Terre dans le sud de l’Ontario aurait pu être de ralentir de manière significative la rapidité de l’étalement urbain autour de Guelph. Est-ce que ces actions ont vraiment eu pour effet de ralentir le développement? À l’été 2008, en plein milieu de la Grande Récession, le Guelph Mercury a annoncé que Guelph et Calgary ont eu un pourcentage croissant de la construction résidentielle au Canada. Les développements qui furent attaqués en 2005 et 2006 ont été éclipsés par des milliers de nouvelles unités qui marquant l’expansion en périphérie de Guelph. Il semble que Guelph, en tant qu’épicentre du sabotage anti-développemental au Canada ait eu très peu d’impact sur le processus de développement ou de la rapidité avec laquelle l’évolution a eu lieu.

Il ya plusieurs effets sociaux positifs des actions de la E.L.F. qui ont eu des répercussions durables sur Guelph et peut-être sur d’autres endroits du Sud de l’Ontario. Le sabotage de la E.L.F. a suscité beaucoup de controverse et de conversation autour de la table à diner. Beaucoup de résidents de Guelph se sont probablement formé des opinions polarisées sur l’étalement urbain, l’urbanisme d’entreprise, le sabotage, d’incendie criminel et l’action directe orientée vers l’écologie au cours de ces attaques de grande envergure. Bien qu’il soit difficile de mesurer l’opinion publique sr les sabotages de la E.L.F hors de la condamnation par les journalistes mainstream, le concept de la E.L.F., et les frustrations de la ELF vis-à-vis des modèles de développement capitaliste dans le sud de l’Ontario ont imprégné la conscience collective à Guelph.

Les campagnes anti-étalement et anti-développement comme La Terre est plus importante que l’étalement (LIMITS) et l’opposition au Hanlon Creek Business Park développées ont sous-entendu des motifs similaires aux actions de E.L.F. Il n’y a pas de doute que ce soit la E.L.F. qui ait fait le travail de terrain pour l’introduction des campagnes anti-développement qui ont gagné la psyché publique.

Il est difficile de connaître les stratégies et objectifs sociaux et économiques spécifiques de la E.L.F. dans le sud de l’Ontario. Il est évident que les tactiques de sabotage nocturne sont devenues populaire dans les actions anti-autoritaires ultérieures contre des cibles économiques et politiques autour de Guelph. Il est à espérer que la tactique de sabotage ne devienne pas un art perdu par les mouvements futurs visant à détruire la démocratie capitaliste et favoriser d’autres moyens de vivre.

En fin de compte, les changements climatiques sont encore en train de tirer notre monde dans une situation périlleuse*, la pollution et le smog tuent des quantités record de personnes dans le sud de l’Ontario chaque année, et les modèles de développement capitalistes détruisent la planète et anéantissent la plupart de la vie sur Terre. Nous vivons dans des temps effrayants et, finalement, il en revient à nous, en tant qu’individus et communautés de créer des mouvements alternatifs à la démocratie capitaliste tout en freinant son développement; nos vies, comme toutes les autres sur la planète en dépendent. La ou les personnes qui ont agi sous la bannière de la libération de la Terre dans le sud de l’Ontario sont les précurseurs de ce nouveau monde. La lutte est nécessaire pour protéger la Terre. Même quand il s’agit d’attaques destructrices, les luttes pour défendre la planète sont en fin de compte une affirmation de la vie.

*les auteur(e)s de ce blogue promettent un article coup-de-poing sur le sujet, très prochainement… Attachez vos tuques.

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0 Responses to Une étincelle dans la nuit: la E.L.F. dans le sud de l’Ontario de 2005 à 2007

  1. vladnihilum says:

    Link for the English version is on top.

  2. does it exist in english?