Solidarité active pour Luciano Tortuga, Chili

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Pour que les actions se répandent

C’est tristement par un 1er juillet 2011 qu’un terrible accident a taché de sang une nouvelle date du calendrier. Par cette froide aurore, Luciano Pitronello, dit «Tortue», agé de 22 ans, est pris par le choc terrible d’une bombe artisanale placée dans une banque. Le camarade Tortue avance, blessé et terrassé, alors que les caméras de sécurité enregistrent ces minutes cruciales. Le feu dévore ses vêtements alors que la souffrance le désoriente dans sa démarche.

La presse arrive sur les lieux presque immédiatement. Comme lesbons mercenaires qu’ils sont, ils pointent leurs caméras avec soif morbide pour heurter encore plus Tortue et ses proches.

C’est de cette façon que notre camarade est filmé: blessé et nu, couvert de poudre à canon et criant de douleur. Ces images seront répétées continuellement comme la meilleur pub sur la misère que représente le capital et sa culture d’arrogance…

“Un camarade est blessé et dans les mains de la police, raison de plus pour le supporter et montrer notre solidarité”….

Tortue est alors transféré dans un hôpital, où il se fera amputer sa main droite et trois doigts de sa main gauche. Ses yeux sont sérieusement endommagés et il est seulement capable de distinguer des formes. Son ouïe a aussi été endommagée, et des dizaines d’images médicales ont été prises de sa peau.

Il est gravement blessé et sa condition est sérieuse. Malgré cela, il persiste à aller de l’avant, à pousser son corps hormis la situation complexe à laquelle il fait face, autant au niveau de sa santé que des conséquences juridiques.

Presque 4 mois après l’accident de Tortue, le camarade a quitté la clinique où il fut retenu, et transféré à la maison de sa mère, où il demeure sous surveillance de la police et de sa famille.

Malheureusement, au cours des derniers mois, non seulement sa famille nucléaire a collaboré avec les organes policiers en leur donnant des noms de son cercle d’amis, mais ils ont aussi publiquement discrédité les idées et la façon de vivre de notre camarade.

Ce fait lamentable nous rappelle d’autres expériences, où même des frères ou amant-es ont décidé de collaborer avec la police, soit par peur ou par incitatifs économiques.

Très différent de l’attitude combattive et supportive que d’autres parents et famillies ont montré, en descendant dans la rue durant plusieurs années, demandant la liberté de leur proche et pour sauver leur nom de la chute.

Le respect des idées et décisions de leurs fils et filles est essentiel pour ceux qui ne deviennent pas les collaborateurs de leurs ennemis.

L’amante de Tortue, avec qui il a eu une fille de 3 ans, l’a au moins soutenu, mais a aussi été la cible de la vindication de la presse et de la Justice. Sa maison a été prise d’assaut et sa vie personelle médiatisée, comme tentatives de lui briser le moral.

Face-à-face avec l’Ennemi

Ce 22 septembre, le camarade Tortue devra faire face à des accusations devant des juges de la Cour Chilienne. Aujourd’hui le Capital, l’État Chilien et ses pouvoirs, va s’abattre avec vengeance sur le camarade. Une revanche qui a méticuleusement été orchestrée et préparée, pour que chaque détail le frappe avec précision.

Le camarade Luciano, encore en convalescence pour ses blessures et portant une combinaison spéciale pour brûlures sévères, devra apparaître face à une salle pleine à craquer de juges, d’avocats et de gendarmes, mais aussi de journalistes mercenaires, qui sans aucun doute vont photographier chacune de ses plaies et filmer chaque geste difficile du camarade.

Malgré cela, la vengeance qu’il recevra est composée de deux facteurs, un entièrement judiciaire, car le camarade fait face à la cour représentant les bourgeois et leur ordre social démocratique. Une cour qui n’hésitera pas une seconde à le sentencer à une longue peine dans un de ces centres d’extermination modernes. Pour passer un signal clair à tous ceux qui décident d’aller au-delà de la routine de l’assujetissement citoyen et la paix funeste imposée par la normalité.

Mais un second aspect non moins important de cette revence orchestée contre Luciano a à voir avec le niveau d’exposition aux médias.

Ce spectacle morbide qu’ils vont ériger dans cette salle de la cour a comme fin de détruire un camarade, de le faire s’effondrer politiquement et psychiquement, d’attaquer sa morale et l’anéantir. C’est aussi pour frapper ceux et celles qui sont propres de lui, l’aiment et le supportent.

Le pouvoir n’y va pas de main morte pour tourner la vie de notre camarade Tortue en un autre exemple de punition, pour inciter la peur et la stagnation dans tous les foyers de la dissidence du théâtre de la démocratie.

En punissant Tortue, ils vont tenter de punier tous ceux qui refusent de gober l’histoire du pacte social; c’est qu’il y a déjà des groupes, anarchistes, qui prennent sur leur dos une offensive ouverte contre l’État capitaliste, avec ses symboles et ses formes organisationnelles, tout comme tous les groupes et individus étudiants-es qui par des moyens insurrectionnels prennent la rue et y laissent leur sueur et leur sang, après de longues journées de confrontations avec la police.

Toutes ces circonstances vécues ici, récemment, sur ce bout de terre nommé «Chili», constitue un scénario de plus pour la guerre sociale comme dans diverses autres parties du globe.

Le débordement des manifestations citoyennes d’incontrôlables, encore une fois, surpasse dans les gestes et les mots le contrôle social désiré et le sens de l’ordinaire qui est instauré à travers les moyens des masses.

C’est à travers cette même voie de lutte et d’action, de pesistence et de courage, que Tortue a pris les mots et les rêves, les a tournés en armes, attaquant malgré les conséquences que nous connaissons tous maintenant.

L’État/le Capital à travers ces institutions légales/médiatiques/politiques tentent d’établir son autorité inquestionnable. Diffamation publique, répression, prison et balles seront parmi les armes diverses qu’ils utiliseront dans le but de briser la volonté et les actions de ces irréductibles qui ne cherchent pas le dialogue parce qu’ils ont les deux pieds dans une guerre contre toute autorité.

En ce sens, la peur, la paralysie, la passivité ou le silence concernant la situation que fait face Luciano veut dire de se donner à l’ennemi, car notre résignation face à ce qui arrive avec ce camarade donnera une victoire au pouvoir et à ses mécanismes de contrôle.

Le rôle des journalistes-flics dans ce conflit

L’État, éhonté par le manque de résultats concrets dans sa charge contre les gens qui ont mené des attaques explosives, en est à élaborer des théories ridicules, qu’ils essaient de supporter avec la stupidité policière, les médias de masse et l’indifférence massive.

Il est lamentable que l’accident de la Tortue leur fournit la parfaite occasion pour créer un appareil immense dans le style du vieux cirque Romain pour appliquer ses lois. Dans ce processus de lynchage public pas seulement la police et les juges s’y sont plongé, mais aussi les grands médias de masse, qui y jouent un rôle fondamental, en tant que collabos, complices et tribune centrale des relations de pouvoir. Non seulement ils travaillent ouvertement avec la police, mais en plus ils ne lésinent pas aux efforts d’exhiber publiquement les corps des camarades dans les cellules, montrant leurs plaies ou leurs cadavres.

Ils ont exhibé notre frère Mauricio Morales, montrant son corps mort, causant beaucoup de peine à se proches et ses camarades. Ils ont fabriqué une soi-disant interview avec des faux camarades de Mauri, seulement impatients de le discréditer, et a systématiquement attaqué son entourage. Ils se sont auto-validés avec des articles de nouvelle infâmes, tout ce jeu répressif de l’affaire des bombes.

L’insulte que nous ont fait les journalistes ne peut être oubliée, ça ne peut être banalisé et naïvement conclu que ce ne furent que les excès de personnes précises. Ils ont porté atteinte à notre dignité et à la vie privée de nos frères, et cette humiliation doit être retournée en leur direction, coup après coup, jusqu’à ce qu’ils reculent.

C’est le travail de la presse, de plus en plus déterminée dans le combat direct contre ceux qui passent à l’offensive, qui a généré des stéréotypes grossiers sur ceux qui se battent. Leurs articles fomentent la paranoïa et la démonisation en utilisant des concepts comme «vandales», «sans esprit» et «violents» pour ne mentionner que quelques uns.

De nos jours ils donnent un prix au bon citoyen, décrètent la minute de célébrité aux idiots stupides qui collaborent avec les organismes de contrôle, ou assument des positions réactionnaires en tant qu’informateurs dans les mobilisations étudiantes.

Mais les journalistes de terrain n’arrêtent pas là, ils ont pris un pas de plus dans la persécution, dénonçant rudement et diffamant les camarades de façons incroyables. Ils sont arrivés au point d’où des journalistes comme Max Frick et le F.A.V.P. apparaissent comme des témoins protégés dans l’affaire des bombes. Leurs témoignages, truffés de mensonges et de vindication personnelle, tentent de condamner les camarades dans une des plus grandes fabrications des médias des dernières années. Pour leur déclarations, ces idiots reçoivent la protection et l’argent de l’État… leurs vies deviennent grasses et confortables, alors que nos frères et sœurs sont en cellules solitaires.

Notre réponse: la solidarité

C’est contre ces faits et contre les attaques de la police, que nous rendons clair que la solidarité révolutionnaire, l’internationalisme et la mémoire active sont des éléments essentiels et indissolvables dans tout le processus de lutte.

Aux camarades qui sont dans la ligne de feu, au front, encaissant les coups du pouvoir, nous, de cette petit geste pas écrit, crions de toutes nos trippes: solidarité, mémoire et action!!!

Tous ceux et celles faisant face directement au Capitalisme sont nos frères et soeurs, et nous crions de nos larmes pour ceux qui ne sont plus avec nous physiquement. Nous ne les avons pas oublié, nous sommes tous avec vous de toutes les manières possibles, toujours présents, éternellement présents.

Ceci est le moment où le slogan «personne n’est seule dans la guerre sociale» doit acquérir une signification practique particulière. Cela dépends de nous, certainement, et sur notre réelle volonté de réaliser cet effort collectif de solidarité.

Toutes actions sont extrêmement valables et urgentes: lettres, pamphlets, discussion, agitation, bombes et incendies… tous nourrissent l’esprit indomptable de nos camarades.

Pour cette raison l’appel est pour s’organiser solidairement ce 22 septembre.

C’est pour que notre frère et camarade sente, par tous types de gestes, que les guerriers de partout sur le globe partagent ce dur procès avec lui. Car le combat pour la liberté en est un qui se passe en-dedans, comme dehors. L’oubli et le silence sont ce qui caractérisent les traîtres.
Débattez, faites circuler, attaquer, pas un seul pas en arrière face à l’ennemi!

Feu, et encore plus de feu au Capitalisme, leurs défenseurs et leurs faux critiques.

Des voeux fraternels et un support total pour camarade Luciano en ces moments difficiles et ceux qui pourraient l’attendre.

Esprit rebelles ne sont pas satisfaits d’être affectés par ce qui arrive à Luciano… des mots aux actes, les actions nous feront des frères, peu importe comment la nuit paraît sombre.

Solidarité active, avec les camarades du Chili, de la Grèce, de la Suisse, du Mexique, des USAs et tous les complices de la révolte des quatre coins du monde. Liberté pour tous les prisonniers politiques! Feu aux prisons, et que les rebelles s’envolent!

Prenons la rue pour les jeunes assassinés durant les manifestations étudiantes: Manuel Gutierrez et Mario Parraguéz. Nous ne voulons pas de la justice bourgeoise, nous cherchons l’exécution révolutionnaire!

En mémoire de notre chère camarade Claudia Lopez, jeune anarchiste assassinée par la police le 11 septembre 1998, dans la région de La Pincoya.

– Septembre noir de 2011

(Traduit par Anabraxas)

Source

Manif d’appui pour Luciano à l’embassade du Chili de Londres

Actions de solidarité en Bolivie

Graffitis de solidarité à Thèbes, Grèce
Proposal from the Fire Cells Conspiracy… to ALL anarchist prisoners.

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